Agroécologie

Journal de Kudumbam #2 : « Cultiver sa flamme militante »

Journal de Kudumbam #2 : « Cultiver sa flamme militante »

« Le chantier en Asie nous a renforcé dans l’idée d’agir » témoigne avec enthousiasme Murielle Doaré, de la communauté Emmaüs Vannes (France).

Partie avec une bénévole pour participer à dix jours d’ateliers axés sur l’agro-écologie dans la ferme de Kudumbam en Inde, elle est revenue extrêmement inspirée. « Pour moi, Kudumbam, c’est l’image du pot de terre contre le pot de fer. J’ai été marquée de constater qu’un petit groupe d’Indiens se soulevait contre les plus grandes multinationales », relate-t-elle.

« Il faut du courage », souligne-t-elle, pour orchestrer des luttes contre « les plus puissants ». « S’ils peuvent le faire, nous devons le faire aussi ! » insiste-t-elle avec détermination. Après ces dix jours de réflexions et d’échanges autour de la justice environnementale, Murielle Doaré est retournée partager dans sa communauté cette expérience, auprès des compagnes et compagnons.

« Nous n’allons pas forcément nous engager plus dans le combat pour la justice sociale et environnementale », tempère-t-elle, avant de rebondir : « par contre, ça nous a inspiré et motivé pour nous engager dans un autre combat pour les droits sociaux qui nous tient très à cœur : la défense de l’Article 13 ».Cet article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme entérine le droit à la libre-circulation pour tous, et de facto les migrants, à l’heure où de plus en plus de pays ferment leurs frontières aux demandeurs d’asile.

« La lutte pour l’article 13 est extrêmement partagée au sein de notre groupe », étaye Murielle Doaré. « Même si on n’est pas frappés de plein fouet, car protégés dans notre Morbihan et notre Bretagne « confortable » qui ne souffre pas de gros problèmes économiques, ici aussi on a aussi des personnes qui dorment dehors » modère-t-elle. Le droit à la dignité des personnes est un combat qui transcende et fédère tout son groupe, insiste résolument la jeune femme.

Selon elle, le chantier Emmaüs a eu un effet déclic : « ça nous a renforcé dans l’envie d’y croire et surtout d’agir. Avec « plein de petits » on peut faire quelque chose et créer le changement ». « Au cours du chantier, j’ai compris que nous sommes tous rassemblés autour de mêmes combats, pour venir en aide aux plus délaissés », en agissant directement sur les causes de la même misère, souligne-t-elle. L’impératif maintenant, est de « partager cette inspiration ressentie lors du chantier, pour réveiller cette petite flamme qu’on a tous en nous ».

Murielle Doaré conclut avec ardeur : « certains de nous ont juste une petite étincelle, d’autres un grand foyer qui les embrasent pour les combats menés par Emmaüs. Mais au fond de nous, chacun doit cultiver cette petite flamme. »