Lutte contre les inégalités

Burundi : Emmaüs A.L.D.P au cœur de la crise

Burundi : Emmaüs A.L.D.P au cœur de la crise

Alors que le Burundi traverse une violente crise politique, Emmaüs A.L.D.P. a sollicité des fonds d’urgence auprès d’Emmaüs international et Emmaüs Afrique pour venir en aide à des dizaines de personnes réfugiées dans ses locaux.

La réélection en juillet de Pierre Nkurunziza pour un 3e mandat présidentiel a plongé le pays dans la violence entre le gouvernement et son opposition. La population ne cesse de fuir les affrontements et les répressions  des forces de l’ordre et autres. Dans la capitale, certains quartiers sont devenus tellement dangereux que les gens n’osent plus rentrer chez eux. L’association Emmaüs A.L.D.P, située dans un quartier encore assez calme de la capitale, Bujumbura, accueille, depuis 2 mois, des réfugiés qui fuient les violences.

« L’association est située à Kinama, un quartier où beaucoup d’habitants qui ont quitté leur maison cherchent refuge » nous explique Anaclet Katumbulu, président de l’association. « Nous hébergeons 18 personnes dans l’école, 25 dans les locaux du siège de l’association. L’après-midi, nous avons réussi à maintenir les cours, et le soir, les salles de classe deviennent un camp de réfugiés. 6 professeurs et 4 animateurs sont contraints de rester ici, ainsi que certains élèves, rejoints après la classe par leurs familles. Ma propre famille est réfugiée à Kinama, dans le bloc administratif de l’atelier de menuiserie de l’ALDP. Notre quartier Cibitoke est devenu trop dangereux. Mais, même à Kinama, nous entendons des tirs en permanence. Nous voyons des balles qui sifflent. Personne ne sort, tout le monde évite les regroupements et personne ne va sur les marchés sauf pour l’essentiel : la nourriture.

Grâce aux 3 300 € débloqués par Emmaüs, nous avons pu fournir une aide alimentaire aux personnes réfugiées ici depuis 2 mois. Mais ces fonds seront épuisés très bientôt et nous ne voyons pas vraiment de possibilité de renvoyer toutes ces personnes chez elles cette semaine.
Nous gardons espoir, des pourparlers interrompus pourront reprendre en Tanzanie, l’Union africaine pourrait intervenir mais pour l’instant il n’y a rien de sûr et la situation évolue très vite au cours d’une même journée ».