Climat et environnement

Forum social mondial au Népal : la guerre en Palestine et le réchauffement climatique au cœur des échanges  

Forum social mondial au Népal : la guerre en Palestine et le réchauffement climatique au cœur des échanges  

Du 15 au 19 février, une délégation d’Emmaüs International s’est rendue dans la ville népalaise de Katmandou, où se déroulait la 16ème édition du Forum social mondial. Espace de rencontre pour les mouvements sociaux du monde entier, ce forum a rassemblé 1 400 organisations d’une centaine de pays et environ 10 000 personnes selon les organisateurs.rices. 

Porté par les engagements internationaux de son fondateur, Emmaüs International a pris part à ces forums dès leur début. Créé en réponse au forum économique de Davos, un espace pensé par et pour les plus puissants, le forum social mondial se voulait être une alternative initiée par les organisations et mouvements de base pour qu’elles puissent échanger et construire ensemble des contre-propositions à la mondialisation néolibérale. C’est d’ailleurs à l’issue de rencontres et discussions initiées aux forums sociaux mondiaux qu’Emmaüs International a créé, avec d’autres organisations, l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle.  

Parmi les grandes thématiques discutées cette année, il y avait bien sûr la question de la Palestine. “La Palestine est la première préoccupation de ce Forum, explique Sergio Compa, de l’association mexicaine de défense des droits humains Resistencia Civil Pacifica Nacional. « Cette année, des élections nationales vont se dérouler dans de nombreux pays. Je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons contribuer à un monde meilleur. Alors il est important de dire aux électeurs du monde entier : “Ne votez pas pour des représentant-es politiques qui soutiennent des génocides !”” 

La justice sociale et climatique a également été au centre des échanges. De nombreuses organisations et mouvements de la jeunesse asiatiques étaient présent.es pour partager la façon dont la société civile s’organise pour lutter contre le réchauffement climatique et réclamer des réparations à la hauteur des enjeux aux pays les plus pollueurs. Les spécificités du contexte sud-asiatique ont aussi été largement abordés, notamment les questions liées aux autoritarismes et à la protection des défenseuses et défenseurs des Droits Humains.   

Dipali Sharma, une des porte-parole d’Action Aid India : “En Inde et plus globalement, dans des contextes compliqués, avec des inégalités qui augmentent et les effets du réchauffement climatique, les associations doivent en permanence adapter leurs stratégies de mobilisation, leurs outils et techniques. Dans ce contexte, notre organisation travaille avec de très petites associations en Inde pour les aider à monter en compétences en termes de gouvernance et de leadership. Nous les mettons également en relation avec d’autres organisations de la société civile afin de se réunir et d’augmenter leur impact. 

Les participant.es ont d’abord pris part à une grande marche de solidarité dans la ville de Katmandou, menée par des organisations de base népalaises, avant de se rencontrer et d’échanger pendant 3 jours lors d’ateliers sur l’ensemble des enjeux qui traversent les mouvements sociaux aujourd’hui. La délégation Emmaüs, composée de représentant.es des associations indiennes, népalaise, bangladaises et libanaise membres du Mouvement a pris part aux échanges et organisé un atelier sur le rôle de l’éducation dans la lutte contre les discriminations de genre et de caste.  

Malgré les difficultés auxquels cet espace international se heurte, le Forum social mondial a été un moment de rencontres, de convergence et de solidarité politique fort et galvanisant. Il nous a prouvés, une fois de plus, que les résistances et les alternatives s’organisent partout dans le monde pour exiger et donner vie à un monde plus juste.